Librairie de Rennes

Lèvres de pierre

Nancy Huston

Actes Sud

  • Conseillé par (Libraire)
    8 octobre 2018

    En parallèle, les années de formation de Sâl et de Dorrit, deux enfants que leurs rencontres ont transformés. Jeunes et jolis enfants devenus jouets sexuels de plus âgés, ils arrivent à Paris pour leurs études, y rencontrent les dogmes marxistes et communistes, et entrent en politique et en littérature. L'un devint le plus terrifiant des dictateurs cambodgiens, l'autre un auteur de romans et d'essais politiques.
    Une plongée glaçante dans ces deux parcours, et une tentative de montrer comment l'enfance chaotique peut transformer l'humain de façon radicale.
    Une façon pour l'auteur de raconter son propre chemin, et celui de l'homme que l'histoire retiendra sous le nom de Pol Pot. La narration à la deuxième personne est prenante, on ne lâche plus l'ouvrage avant la fin !


  • Conseillé par
    22 novembre 2018

    Dictature, féminisme

    Nancy Huston nous prévient : ce livre va faire le grand écart entre Pol Pot et elle. Un écart qui ne se révélera pas si grand sur bien des points, mais je vous laisse découvrir lequels.

    Jusqu’à présent, Pol Pot étaient pour moi un dictateur cambodgien qui a fait exterminer son propre peuple pour une vague raison de doctrine politique. J’ai en mémoire les casiers de crânes par millier au milieu de la jungle.

    J’ai découvert dans ses pages son enfance et son appartenance à la famille royale, son parcours scolaire d’enfant rêveur, ses études à Paris et sa découverte du communisme.

    De Nancy Huston, je ne connaissais rien de sa vie personnelle. J’ai découvert son pseudonyme, Dorrit, son enfance et son adolescence dans un milieu bohème, sa présence à Paris, sa ville d’adoption, sa découverte du féminisme.

    Les deux « personnages » de ce roman partagent sur leur visage ce que l’auteure appelle « les lèvres de pierre » qui scellent derrière elles une personnalité pleine de rage et de colère.

    L’image que je retiendrai :

    Celle du bouddha et de son visage énigmatique.

    Quelques citations :

    "Ce n’est pas qu’elle trouve les mâles alpha risibles (…). Simplement, derrière leurs simagrées, elle voit toujours la peur, l’incertitude, le doute, l’accablant besoin de tendresse." (p.165)

    "Le langage de la guerre high-tech : « cibles molles », « antipersonnel », « objectif ». (Contexte des années 1970)" (p.167)

    https://alexmotamots.fr/levres-de-pierre-nancy-huston/