- EAN13
- 9782753531932
- Éditeur
- Presses universitaires de Rennes
- Date de publication
- 09/07/2015
- Collection
- Histoire
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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La vauderie d'Arras
Une chasse aux sorcières à l'automne du Moyen Âge
Franck Mercier
Presses universitaires de Rennes
Histoire
De 1459 à 1461, la ville d'Arras en Artois fut le théâtre d'une violente
persécution dirigée contre des hommes et des femmes que l'inquisiteur du
diocèse accusait de se rendre à la « vauderie », c'est-à-dire au sabbat des
sorciers. Trente ans plus tard, la mémoire des victimes fut réhabilitée par le
Parlement de Paris. Plus connu sous le nom de Vauderie d'Arras, ce célèbre
procès en sorcellerie du XVe siècle a longtemps fait figure d'anomalie dans le
cadre historique de la grande chasse aux sorcières : la répression, en effet,
ne se déploie pas en territoire rural mais en milieu urbain ; elle n'atteint
pas seulement des marginaux mais de riches marchands, des échevins...
Atypique, la Vauderie d'Arras a ainsi été souvent réduite par
l'historiographie classique à la taille d'une simple anecdote relevant avant
tout de l'histoire locale. Cette étude entreprend de replacer l'événement dans
une configuration politique et idéologique beaucoup plus large que celle de la
capitale de l'Artois : l'hypothèse principale lie l'essor de la persécution
des sorciers à l'émergence d'un pouvoir nouveau aux marges septentrionales du
royaume de France, celui des ducs Valois de Bourgogne. Dans cette perspective,
la Vauderie d'Arras ne concerne plus seulement l'histoire d'une ville ou même
celle de l'Inquisition. Il s'agit aussi d'un véritable enjeu de pouvoir entre
deux souverainetés antagonistes et de nature différente : l'une, celle du roi
de France, ancienne et sûre d'elle-même, efficacement relayée par le Parlement
de Paris ; l'autre, celle des ducs Valois de Bourgogne, récente et peut-être
d'autant plus agressive qu'elle doit aussi établir son autorité sur les
grandes villes des Flandres et de l'Artois.
persécution dirigée contre des hommes et des femmes que l'inquisiteur du
diocèse accusait de se rendre à la « vauderie », c'est-à-dire au sabbat des
sorciers. Trente ans plus tard, la mémoire des victimes fut réhabilitée par le
Parlement de Paris. Plus connu sous le nom de Vauderie d'Arras, ce célèbre
procès en sorcellerie du XVe siècle a longtemps fait figure d'anomalie dans le
cadre historique de la grande chasse aux sorcières : la répression, en effet,
ne se déploie pas en territoire rural mais en milieu urbain ; elle n'atteint
pas seulement des marginaux mais de riches marchands, des échevins...
Atypique, la Vauderie d'Arras a ainsi été souvent réduite par
l'historiographie classique à la taille d'une simple anecdote relevant avant
tout de l'histoire locale. Cette étude entreprend de replacer l'événement dans
une configuration politique et idéologique beaucoup plus large que celle de la
capitale de l'Artois : l'hypothèse principale lie l'essor de la persécution
des sorciers à l'émergence d'un pouvoir nouveau aux marges septentrionales du
royaume de France, celui des ducs Valois de Bourgogne. Dans cette perspective,
la Vauderie d'Arras ne concerne plus seulement l'histoire d'une ville ou même
celle de l'Inquisition. Il s'agit aussi d'un véritable enjeu de pouvoir entre
deux souverainetés antagonistes et de nature différente : l'une, celle du roi
de France, ancienne et sûre d'elle-même, efficacement relayée par le Parlement
de Paris ; l'autre, celle des ducs Valois de Bourgogne, récente et peut-être
d'autant plus agressive qu'elle doit aussi établir son autorité sur les
grandes villes des Flandres et de l'Artois.
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