La religion, toute religion, est à la fois, par essence, référée à des sources, donc à un passé, et de fait questionnée, dans cette référence même, par les conditions de son présent. Elle ne peut donc avoir de chance de subsister que si elle accepte de s'interroger de manière responsable sur l'articulation possible entre sa nécessaire fidélité à ce qui constitue son origine permanente et sa nécessaire ouverture à ce qui conditionne tant sa pertinence présente que son espérance d'avenir, à savoir les questionnements du monde moderne. Le choix des trois religions abrahamiques permet une réflexion quant au rapport fidélité/ouverture portant à la fois sur toutes ces religions ensemble face au monde moderne et sur chacune d'elles face aux deux autres. Les religions auront un avenir dans la mesure où elles pourront trouver dans leur ouverture même des raisons et des moyens de fidélité, si elles sont capables d'apporter une contribution à la fois spécifique et pertinente aux incontournables questions qui sont de plus en plus posées aux hommes.