Une pilule noire pour recommencer sa vie sur une île paradisiaque, ça vous tente ? Mais attention, plus possible de s'en échapper... Dépaysant, divertissant, un thriller abordable qui met l'accent sur l'impossible rédemption, la mémoire et ses zones grises et la technologie toute-puissante.

Deux militaires mis sur la touche, un scientifique exalté et un jeune gars, le nouveau venu, doivent affronter la « grande Nuit » éternelle de l'hiver dans quelques mètres carrés au-delà du cercle arctique. Pour dire ce huis-clos qui, inévitablement, va dérailler sévère, l'écriture incisive et le sens de la formule de Caroline Hinault sont un régal. Cette langue qui claque vient dépecer ce qu'il reste d'humain dans le quatuor de reclus volontaires condamnés à l'attente. « Il y a que le blanc, le silence et notre parole de vivants jusqu'à quand. »

Impossible de se défaire de ce récit impressionnant de densité et de maîtrise qui oblige à contempler les glissements entre innocence et vilénie, entre pureté éphémère et folie destructrice. L'histoire est celle de nos ravages irrépressibles.
À travers le personnage d'Arsim, l'auteur marque son attrait pour les errances, pour les mille endroits où se loge le mal, à sonder sans dévier le regard. Car ne parviendront à la terre des rois que celles et ceux qui auront su prendre l'ascendant sur la bête féroce qui loge en eux. Un grand roman d'amour, de désir et de guerre.

Le conducteur de trains n'est pas un chauffeur, qui n'est pas un cheminot, qui est un exécutant. Le dernier maillon de la chaîne, s'entend-il souvent répéter. C'est pouvoir et soumission, tout ensemble et souvent sans crier gare.
Entre les mains : un shaker de poésie du quotidien et de roman social, hybridé d'émancipation autofiction dénonciation.
Avec les bogies moteurs vous allez rire, avec les pantographes vous allez angoisser, avec Mattia Filice et ses acolytes vous allez apprendre en grand et (en aller-retour) voyager. Ma non troppo, juste ce qu'il faut.
Chers lecteurs, nous n'étions pas prêts pour cette épopée à la fois grave et facétieuse et c'est tellement mieux ainsi.

Que se passe-t-il dans la tête de deux jeunes hommes qui abattent un soldat affamé cherchant asile dans un village isolé des forêts du nord des États-Unis ? Comment deux amis, presque frères, en viennent-ils à ne plus pouvoir se regarder, au nom d'un sens de l'honneur qui revêt pour chacun d'eux une signification différente ? Quel impact sur toute une communauté des décisions prises par un seul individu ? L'histoire, située en 1918 au croisement de la fin de la Première Guerre mondiale et de l'émergence de la terrible grippe espagnole, fait la part belle aux grands conflits moraux traversés par une multitude de personnages complexes et faillibles. Sens du devoir, esprit de sacrifice et libertés individuelles sont interrogés à hauteur d'hommes et de femmes. « Le véritable courage, c'est celui de douter de la pureté de ses raisons d'agir. »